Pas trop ma "spécialité" de commenter un concert, donc je vais juste donner mes impressions, à défaut de "critiques musicales objectives" :
AQUASERGE : Je ne connaissais pas mais j'ai été agréablement surpris dans l'ensemble ; juste un petit bémol concernant les pianos, qui m'ont semblés trop similaires (plutôt que complémentaires) dans leur jeu, mais ça n'en reste pas moins un bon concert.
THIERRY ZABOITZEFF "CROSS THE BRIDGE" : Dans un autre style, c'était très envoûtant, forcément proche d'Art Zoyd dans la démarche, à savoir un mélange savant de musique "neo-classique" avec des interventions électroniques bien dosées et une voix sépulcrale magnifique, avec en prime, un petit hommage aux 40ème anniversaire de la mort de Jimi Hendrix.
PETER BRÖTZMANN FULL BLAST : Le nom du groupe parle de lui-même, "full blast", on reçoit une cacophonie autant free-jazz que hard-core dans la figure. Si je suis amateur de free-jazz, je préfère largement le côté mystique, ensorceleur ou tribal, ou bien encore une approche plus "canterburienne" teintée d'humour dissonnant, qu'un free-jazz n'offrant qu'un exutoire à une cacophonie hardcore pour adolescents en manque d'émotions fortes... Ca ne m'a pas trop emballé, vite ennuyé au boût d'une demi-heure. On peut retenir malgré tout une sensation de "transe", en cherchant bien.
GONG : Le groupe mythique, sûrement le meilleur moment du festival, à mon avis. Un Daevid Allen survitaminé nous a concocté un cocktail psychédélique puisé dans le répertoire de l'âge d'or du groupe, du Camembert Electrique à You (revisité par les membres actuels du groupe), avec quelques nouveaux morceaux cependant ("Banker Wanker" et une petite impro' en hommage à Jimi Hendrix furent de bons moments). Un Daevid Allen survolté aux côté d'une Gilly Smith à la force de l'âge, mais dont la présence seule suffit apporter une "présence mystique" au groupe, pour un duo très contrasté. Ma mère, qui m'accompagnait au concert ce jour-là a vraiment adoré l'ambiance délirante, le côté "baba cool" de Daevid Allen et son humour très provocateur (ses t-shirts et interventions vocales, que je lui ai traduit en français à l'oreille). Une petite citation de Daevid pour illustrer ce concert :
En hommage aux "femmes digitales" (ma mère qui est "pied-noir" s'est reconnue ;D ).
Les fameuses citations inscrites sur les différents t-shirts de Daevid Allen :
MIRIODOR : Très bon concert, des instruments bien contrastés, avec un humour typiquement canadien
Une citation approximative (d'après mon souvenir) :
RATIONAL DIET : Dans la lignée de Présent ou Univers Zero, avec une sonorité cependant moins sombre et malsaine, ce fût un très bon moment aussi. J'ai beaucoup apprécié les vocaux, proches du latin, donnant une teinte mystique à la musique.
JANNICK TOP INFERNAL MACHINA : J'ai apprécié le début, pour son ambiance à la fois Magmaïenne et tellurique propre à Jannick Top, mais je me suis assez vite lassé dans la durée, les thèmes joués étant trop redondants. De plus, j'ai été surpris d'entendre plus de pianos et de voix que j'en voyais sur scène... Jannick nous aurait-il bluffé avec du playback ? Apparemment, ça avait l'air d'être le cas, et pour le coup, la musique prend un aspect moins "vivant", on en reste avec une grosse déception (si j'en juge les nombreuses personnes qui sont sorties de la salle en milieu de concert).
ART BEARS SONGBOOK : J'ai été personnellement déçu, car je suis surtout fan de Fred Frith en solo (pour ses effets surprenants de guitares préparées) ou au sein de Henry Cow (pour le côté canterburien ou néo-classique). Je connaissais Art Bears (bien que j'écoute assez peu), et malgré la présence de Dagmar Krause, je m'attendais à mieux. Dans ce lineup majoritairement féminin, 5 femmes pour 2 hommes, c'est en fin de compte ces deux derniers qui ont surtout retenu mon attention, que ce soit Chris Cutler à la batterie ou Fred Frith au piano ou guitare. Sinon, ma déception passée, j'ai quand-même apprécié une musique à la fois très improvisée et remarquablement contrôlée :
Un merveilleux final, aussi, évoquant un côté celtique, si bien qu'une fois terminé, on est resté sur notre faim, tandis que Fred Frith nous faisait part de son humour anglais en guise d'au revoir :